La finance autoritaire
Vers la fin du néolibéralisme
Description
Donald Trump part mais ses soutiens demeurent et l’on ne peut que s’interroger face à la montée de régimes autoritaires aux États-Unis, au Royaume-Uni de Boris Johnson ou au Brésil de Jair Bolsonaro. À travers le cas du Royaume-Uni, ce livre montre que, loin d’être une insurrection électorale des classes populaires, l’ascension de ces régimes est le produit de l’action organisée d’une nouvelle forme de patronat. Les sources de financement du Brexit révèlent le poids considérable d’une partie de la finance, celle des fonds d’investissement et des hedge funds, qui voient l’Union européenne comme un obstacle à la libre circulation de leurs capitaux.
Cette seconde financiarisation promeut un courant idéologique puissant mais méconnu : le libertarianisme. Niant toute forme de solidarité collective, ses partisans prônent un État minimal destiné à protéger la propriété privée, quitte à réduire les libertés civiques et démocratiques. Soucieux d’élargir leurs sources de profits, ces acteurs financiers s’attaquent dorénavant à l’environnement, qu’ils sont prêts à acheter et vendre par morceaux. Le désordre économique mondial qui ne cesse de croître est loin d’être un frein à leurs ardeurs prédatrices – et bien au contraire, ils envisagent désormais l’éventualité de conflits militaires qui se dessinent au Sud comme au Nord.
A propos de l'auteur
Marlène Benquet est chargée de recherche du CNRS à l'université Paris-Dauphine. Elle a notamment publié Encaisser ! Enquête en immersion dans la grande distribution (La Découverte, 2015) et Les Damnées de la caisse. Grève dans un hypermarché (Le Croquant, 2011).
Théo Bourgeron est chercheur postdoctoral à l'University College de Dublin, en Irlande.
Ils enquêtent tous les deux sur les effets politiques de l'avènement des secteurs financiers occidentaux.